Tous les ingrédients à éviter dans les cosmétiques

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Nanoparticules cosmétique Thinkstock

Pour notre hygiène corporelle et nos soins beauté, nous appliquons chaque jour sur notre corps de nombreux produits cosmétiques.

Ceux-ci sont composés d'un ensemble d'ingrédients, naturels pour les uns, issus de l'industrie chimique pour les autres. Parmi ceux-ci, certains ont des effets potentiellement délétères sur notre santé. Voici quelques-unes de ces substances qu'il est plus prudent d'éviter.

Composition de nos cosmétiques

Lorsqu'on se penche sur la liste des ingrédients de nos cosmétiques, force est de constater que de nombreux produits, aux noms souvent obscurs, les constituent. On trouve généralement :

  • une partie aqueuse, sous forme d'eau, de jus ou d'hydrolat ;
  • des corps gras : des minéraux comme des huiles et cires minérales, issues de l'industrie pétrochimique, des synthétiques, sous forme de silicone, ou des végétaux : huiles et beurres issus de différentes plantes ;
  • un émulsifiant, pour mélanger ces deux parties qui sont normalement non miscibles ;
  • des principes actifs, à hauteur de 1 % en général, choisis pour leurs vertus et des additifs : colorants, conservateurs, parfums, antioxydants, agents de texture, etc.

À noter : les fabricants sont dans l'obligation d'indiquer sur l'emballage des cosmétiques la liste des ingrédients qui les composent, par ordre décroissant de leur quantité dans le produit. Ils sont désignés selon une nomenclature particulière, INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients). De plus, à compter de janvier 2022, les industriels seront contraints de rendre disponibles les informations permettant d'identifier les perturbateurs endocriniens dans tous les produits mis sur le marché.

Pas moins de 82 000 substances différentes sont utilisées pour formuler les produits cosmétiques. Parmi celles-ci, certaines présentent des risques pour l'environnement et ont une nocivité, suspectée ou avérée, sur l'organisme.

L'Anses a déjà identifié de nombreuses substances chimiques suspectées d’avoir des propriétés de perturbation endocrinienne, telles que les bisphénols, les phtalates, les parabènes, les composés bromés ou perfluorés, dont certaines ont un effet avéré pour l’Homme (le bisphénol A, le bisphénol B et le TNPP). La poursuite des travaux doit permettre d’évaluer des dizaines d'autres substances dans les années qui viennent.

Conservateurs à éviter dans les cosmétiques

Les conservateurs sont ajoutés aux produits de beauté pour empêcher le développement de bactéries, champignons et moisissures.

Le formaldéhyde et les libérateurs de formaldéhyde

L'utilisation du formaldéhyde (ou formol) était très répandue en cosmétologie ; elle est aujourd'hui remplacée par l'utilisation d'autres conservateurs.

Le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) l'a effectivement classé comme cancérogène pour l’Homme par inhalation et ce produit est également identifié comme un puissant allergène et un irritant.

Interdit dans les aérosols, son utilisation reste toutefois autorisée dans les autres cosmétiques mais est soumise à différentes contraintes. Sa concentration ne doit pas dépasser :

Bon à savoir : le règlement UE 2017/776 du 4 mai 2017 de la Commission européenne classe comme cancérogène le formaldéhyde à une concentration supérieure à 0,1 %, avec effet au 1er décembre 2018 (il est impliqué dans la survenue de leucémies, et notamment de leucémies myéloïdes chroniques).

On trouve également dans les ingrédients des produits cosmétiques des « libérateurs de formaldéhyde », qui dans certaines conditions, relarguent ce composé de façon progressive.

Il s'agit du quaternium-15, de l'imidazolidinyl urée, de la diazolidinyl urée, du diméthylol diméthyle hydantoïne, du bronopol (2-bromo-2-nitropropane-1,3-diol).

La quantité de formaldéhyde libérée ne doit pas dépasser les concentrations seuil précédemment indiquées.

Bon à savoir : tout produit contenant plus de 0,05 % de formaldéhyde, quelque soit sa source, doit présenter la mention «contient du formaldéhyde».

Les parabènes

Présents dans 80 % des cosmétiques, les parabènes sont les substances principalement utilisées pour remplacer le formaldéhyde ; mais ceux-ci sont également sur la sellette et de nombreux cosmétiques affichent la mention « sans paraben » comme argument de vente.

Il existe différents types de parabènes, notamment le méthylparabène, l’éthylparabène, le propylparabène et le butylparabène.

Ils sont responsables d'allergies et certains, dotés d'une structure chimique présentant une chaîne longue (le propylparabène et le butylparabène) perturberaient le système reproducteur et endocrinien. On les soupçonne de favoriser le développement de cancers du sein.

Bon à savoir : les allégations publicitaires des produits cosmétiques doivent respecter le règlement (UE) n° 655/2013 repris dans les recommandations de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité applicables au 1er juillet 2019. Sont notamment interdites les allégations « sans » de type « sans paraben » lorsqu’elles n’apportent pas de bénéfice réel pour le consommateur. Certains parabènes sont sûrs lorsqu’ils sont utilisés conformément au règlement (CE) n° 1223/2009. Compte tenu du fait que tous les produits cosmétiques doivent être sûrs, la revendication « sans parabènes » n’est pas autorisée car elle dénigre le groupe entier des parabènes. Lisez donc bien la composition du produit, et non pas seulement le message publicitaire !

Le triclosan

Présent par exemple dans : des dentifrices, des produits désinfectant pour les mains (gels hydroalcooliques), des savons, des gels douches, des produits contre l'acné (sticks couvrants clairs, des produits de soins intimes, des mousses à raser, des crèmes hydratantes, des déodorants, etc. Ce conservateur chimique :

  • est un possible perturbateur endocrinien « soupçonné d’agir sur le système endocrinien, de déclencher le cancer du sein, d’endommager les spermatozoïdes, de provoquer des résistances aux antibiotiques et d’affecter le foie » (source : « Le triclosan : plus près qu’on ne pense », ECOSCOPE, 2014) ;
  • nuirait au fonctionnement des muscles, et notamment du muscle cardiaque ;
  • pourrait, chez les femmes enceintes, contaminer le fœtus avec des conséquences sur le développement neuronal, un lien ayant été fait entre cette exposition des fœtus, surtout dans les premières semaines ;
  • est jugé irritant pour la peau et les yeux avec une hausse de l’incidence des allergies alimentaires et cutanées ;
  • serait responsable d’une inflammation de l’intestin et de l’accélération du développement du cancer du côlon ;
  • est néfaste pour l'environnement et particulièrement les milieux aquatiques.

Attention, le triclosan possède diverses appellations derrière lesquelles il se dissimule, notamment : Irgasan DP-300, Lexol 300, Ster-Zac ou Cloxifenolum (le triclocarban est quant à lui un dérivé du triclosan).

À noter : la Commission Européenne interdit depuis le mois d'octobre 2014 la mise sur le marché de produits de rasage contenant du triclosan. Les anciens produits qui en contenaient ont pu être commercialisés jusqu'en juillet 2015.

Des antioxydants chimiques

Le BHA (hydroxyanisole butylé) et le BHT (hydroxytoluène butylé) sont des antioxydants utilisés comme conservateurs dans de nombreux cosmétiques (rouges à lèvres, lotions hydratantes...), afin d'éviter aux corps gras de rancir.

Ils sont responsables de réactions allergiques cutanées, potentiellement cancérigènes pour l'homme, d'après le CIRC et sont des perturbateurs endocriniens, pour le BHA.

L'EDTA (Ethylène Diamine Tétra Acétique)

Utilisé comme stabilisateur dans des cosmétiques, en particulier dans le savon, l'EDTA est un fixateur de métaux lourd, il est donc fortement toxique à haute dose. Non biodégradable, il s'accumule dans l'environnement.

Le phénoxyéthanol

Ce conservateur est rencontré dans des cosmétiques pour enfants et adultes (crèmes, lotions, shampooings, dentifrices, démaquillants, lingettes...). Il peut entrer dans leur composition à hauteur de 1 %.

Il est à l'origine d'irritations oculaires et il a été montré chez l'animal une toxicité au niveau de la reproduction et du développement. L'Agence du Médicament (ANSM) a demandé à la commission européenne d'abaisser la concentration autorisée de phénoxyéthanol dans les produits destinés aux enfants de moins de trois ans à 0,4 % et de l'interdire dans les produits destinés à laver le siège comme les lingettes.

Par ailleurs, depuis 2020, l'étiquetage des lingettes contenant du phénoxyéthanol doit indiquer qu'elles ne doivent pas être utilisées sur les fesses des enfants de 3 ans ou moins (64 % des utilisateurs reconnaissent utiliser des lingettes, destinées ou non aux enfants, pour nettoyer les fesses des tout-petits).

Produits cosmétiques : les émulsifiants à bannir

Les alkyphénols

Les alkyphénols sont présents sous différentes formes dans les cosmétiques : octylphénol, nonylphénol, éthylphénol, amylphénol. Ils entrent dans la composition des produits pour les cheveux (colorants, produits coiffants, shampooings), de crèmes à raser, de nettoyants visage et corps, etc.

Ils sont considérés comme des perturbateurs endocriniens. Le plus nocif serait le nonylphénol, autorisé seulement à hauteur de 0,1 % en raison de risques sur la fertilité et sur le développement du fœtus. Ce composé entre d'ailleurs dans la composition de spermicide.

Les composés éthoxylés

Les composés éthoxylés comme le PEG (polyéthylène glycol) sont fabriqués à partir d'un gaz très toxique, l'oxyde d'éthylène. Certains peuvent contenir du dioxane, un composé classé comme cancérogène potentiel.

Des processus de fabrication spécifiques permettent d'éliminer ce risque de contamination, mais le consommateur ne peut savoir si le PEG contenu dans son produit a pu en bénéficier.

Le PEG, même indemne de dioxane, a des effets néfastes :

  • appliqué sur une peau abîmée, il est irritant ;
  • il augmente la perméabilité de la peau, et facilite ainsi la pénétration d'autres composés potentiellement néfastes ;
  • des substances proches comme les PPG (propylènes glycol) ont une action similaire.

Attention aux filtres solaires des cosmétiques

Présents dans les protections solaires, mais également dans certaines crèmes de jour et produits de maquillage, les filtres solaires synthétiques apparaissent sous la forme de différents composés comme le benzophénone, l'oxybenzone, l'ethylhexyl methoxycinnamate, le methylbenzylidene camphre...

Ils perturbent la fonction endocrinienne, affectant le développement des organes reproducteurs, retardant la puberté.

Pour éviter une grande partie des substances indésirables, passez aux cosmétiques bio !

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